Quand on m'a proposé d'aller voir "Une place sur la terre", j'ai accepté, je l'avoue, à demi-convaincue. La bande-annonce me laissait croire à une histoire d'amour à l'eau de rose de plus, et Benoît Poelvoorde ne faisait pas franchement partie de mes acteurs préférés. Pour tout vous dire, j'en avais l'image d'un acteur certes doué, mais cantonné à des comédies pas vraiment fantastiques... Autant vous dire que j'étais bien loin de l'imaginer brillant dans la peau d'Antoine, un photographe alcoolique aux tendances dépressives... Sauf que le belge m'a mis une grande claque hier soir, excellant là où sans doute personne ne l'attendait. Enfermé dans une existence qui semble lui peser à chaque instant, Antoine va trouver un rayon de soleil en Matéo, un petit garçon attachant dont il s'occupe, et en sa voisine et modèle, l'idéaliste Elena.
"Une place sur la terre" est un drame intimiste, sombre, puissant, touchant. Surtout, Fabienne Godet, sa réalisatrice, est parvenue esquiver les clichés. Pas d'histoire d'amour platonique, pas d'existence utopique, pas de fin parfaite (promis, Antoine ne court pas à l'aéroport pour rattraper sa douce et lui débiter tout son amour, ils ne finiront pas mariés, heureux et avec beaucoup d'enfants)... Voilà longtemps que je n'avais pas été aussi touchée par un film, et à en croire les larmes de mes voisins cinéphiles, je ne fus pas la seule.
Je le déconseillerai toutefois à ceux et celles qui seraient allergiques au silence, car bien souvent Fabienne Godet le substitue à la violence des mots. Si elle trouve parfaitement sa place dans ce film, l'atmosphère pesante, quasi oppressante, pourrait en déranger plus d'un.
La bande-annonce
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